Bem-vindo a Bissau
Après une longue absence, je suis de retour sur la planète Mondoblog pour vous amener à découverte d’une ville pas comme les autres : Bissau.
Capitale de la Guinée Bissau et principale ville du pays, Bissau est une petite ville d’environs 77km2 aux constructions modestes parsemées d’arbres fruitiers. La ville est divisée en deux par l’Avenue du 14 Novembre, reliant l’aéroport international Osvaldo Vieira au Port de Pindijiguiti.
Le centre-ville, appelé Bissau Velho ou «la vieille Bissau » concentre la plupart des services publics, les hôtels, les banques, le Centre Culturel Franco Bissau Guinéen. On y trouve également des restaurants comme Kaliste très prisé par les expatriés et quelques privilégiés qui se retrouvent là le soir pour discuter autour d’un vers ou pour déguster un plat.
En termes d’infrastructures, pas de gratte-ciel, ni de grands étages au centre-ville, mais des maisons à l’architecture coloniale qui s’adaptent bien à la modernité. Ce qui donne à cette ville son originalité.
Dans la haute banlieue ou si vous voulez dans les Bairros (quartiers), les constructions sont un mélange de tradition et de modernité avec souvent des maisons en briques de banco et même rarement on rencontre des maisons aux toits de paille.
A Bissau les premières choses qui attirent l’attention d’un étranger, c’est la fluidité de la circulation, la quiétude des rues, la divagation des animaux (les cochons) et les Festas.
Les transports urbains
Il est rare de se retrouver dans un embouteillage de plus de 5min. Ce qui contraste fortement avec certaines villes africaines comme Conakry où on peut banalement être bloqué dans un embouteillage pendant au moins deux heures.
Dans les transports en commun de Bissau, vous avez seulement deux options : le taxi ou le minibus communément appelé ici Toka-toka. Donc comme dans la plupart des villes en Afrique, pas de métro ni de tramway.Le prix du transport est fixé par tronçon, 250 Fcfa pour les taxis et 100 Fcfa pour les minibus.
En parlant de taxi, sachez qu’il ne s’agit pas du taxi d’Abidjan ou de Dakar, mais plutôt le taxi de Bissau c’est-à-dire à peu près comme celui de Conakry à la différence près que celui-ci prend au maximum, quatre personnes (une personne devant et trois derrière) tandis que celui de Conakry en prend six (deux devant et quatre derrière).
Les cochons
Une autre particularité de Bissau, c’est les cochons. Ce n’est pas leur existence qui impressionne, mais le traitement qui leur est accordé et la place qu’ils occupent. Les cochons sont intouchables, non pas dans le sens du mot en Inde, mais dans la mesure où ses bêtes sont totalement libres et livrées à eux-mêmes. Sur ce point les défenseurs des animaux n’ont aucun souci à se faire. C’est l’animal roi ici.
Excepté le centre-ville, qui est plus ou moins épargné, on les rencontre dans tous les coins de rue. C’est un vrai phénomène de divagation d’animaux. Contrairement à d’autre pays, où le cochon est un animal prohibé, maléfique, interdite àla consommation, ici beaucoup de familles élèvent des cochons à domicile, qui servent à des cérémonies traditionnelles ou à la consommation tout simplement. Et le marché se négocie bien. Les prix varieraient entre 15.000 et 250.000 FCFA selon la taille de l’animal et les circonstances de l’achat.
Les Festas
C’est les innombrables fêtes et célébrations organisées tout au long de l’année. Ici malgré les conditions de vie difficile et la pauvreté, les fêtes sont au rendez-vous. En dehors de Noël, de Pâque, des fêtes musulmanes, …, l’évènement le plus en vue reste le Carnaval de Bissau qui se déroule chaque année entre fin février et début mars. Il est considéré comme le plus grand événement artistique et culturel du pays. Des centaines de milliers de personnes participent à ces manifestations qui montrent la culture bissau-guinéenne dans toute sa splendeur.
Durant au moins quatre (4) jours, Bissau va grouiller de monde venu de toutes les régions du pays. Toutes les activités vont fonctionner au ralenti pour laisser place aux différents présentations et concours artistiques : chants, danses, cortèges, etc.
Mais avec l’instabilité politique, marqué notamment par plusieurs coups d’État militaire et assassinats politiques, le pays se trouve dans une crise sociopolitique depuis plusieurs années. Ce qui a considérablement réduit l’envergure de ces fêtes. Les gouvernements de transitions qui se succèdent, n’arrivent pas résoudre les problèmes quotidiens des populations et sortir le pays de la crise qu’il traverse depuis des décennies.
Aujourd’hui tous les yeux restent rivés sur les élections du 16 mars 2014 qu’on espère, permettront de mettre fin à l’instabilité politique et à l’isolement international du pays.
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